Le château de La Mercerie est né de l’imagination et de la volonté de deux frères, Raymond et Alphonse Réthoré. À un petit logis du XIXe siècle, ils donnèrent des allures du Grand Siècle que les architectes de Versailles n’auraient pu reniées.
Michel Mazif, mémoire de La Mercerie, a partagé cette aventure à leurs côtés. Dans cet ouvrage, il retrace l’histoire incroyable de ces deux frères qui consacrèrent, à ce rêve fou, tous leurs revenus, jusqu’à la ruine. Raymond parcourait salles de ventes et vieilles demeures à la recherche d’innombrables oeuvres à acquérir. Alphonse, plus casanier, s’attachait à l’esthétisme des pierres et à l’amour des beaux jardins, s’inspirant de modèles architecturaux et paysagers qu’il reproduisait à La Mercerie.
À l’instar de François 1er, cet autre Charentais qui invita Léonard de Vinci à aménager ses palais et châteaux, les deux frères accueillirent artistes et sculpteurs italiens pour peindre, décorer et orner les galeries et salons de La Mercerie. Comment expliquer leurs motivations ? Mégalomanie ? Sans doute un peu. Imagination débordante ? Certainement. Talents de bâtisseurs et amour de la beauté, vraisemblablement.
En fait, Raymond et Alphonse Réthoré, pourtant bien intégrés dans leur société, vivaient hors de leur temps, animés par une vision architecturale des siècles passés et inspirés par le prestige ancien du rayonnement français en Europe ! Néanmoins, ce château aux allures versaillaises porte certainement aussi les marques de son temps : celles d’une époque traversée par les ambitions de grandeur gaulliennes.
